Vous avez peur de parler à des inconnus ? Vous n’êtes pas le seul…
Etes-vous effrayé à l’idée d’engager la conversation avec vos collègues ou camarades de classe ? Lorsque vous croisez une connaissance au supermarché, essayez-vous de vous cacher dans une allée voisine ? Est-ce que l’idée d’aller à une réception où vous ne connaissez personne vous remplit d’effroi ? Est-ce que vous essayez de rassembler tout votre courage pour parler à la jolie fille à la cafétéria et n’arrivez jamais qu’à lui sourire et puis disparaître ? Lorsque, à un mariage, on vous assigne à une table composée d’inconnus, restez-vous plongé dans votre smartphone ?
Je ne sais pas pour vous, mais quand il me faut parler avec des inconnus, voire même des connaissances, c’est tout-à-coup comme si je ne me souvenais plus de rien, et même lorsque c’est le cas, je n’arrive pas à toujours trouver quelque chose d’intéressant à dire.
Pourquoi pouvoir échanger des banalités est-il important ?
Il est assez facile d’affirmer n’être intéressé que par des conversations « profondes ». Mais comment en arrivez-vous à avoir ce type de conversation avec quelqu’un ? Si vous entamez la conversation en demandant « Est-ce que l’homme est mauvais par nature ou est-ce la société qui le corrompt ? » à une personne que vous venez à peine de rencontrer, elle s’enfuira en courant la plupart du temps. Imaginez qu’une conversation est une échelle dont les banalités sont les premiers échelons. Vous ne pouvez pas arriver directement en haut de l’échelle, c’est tout simplement impossible !
Échanger des banalités est l’étape préalable avant de communiquer plus en profondeur avec qui ce soit. Il s’agit là d’une convention sociale importante, et comme l’écrit Arnold Bennett dans « Performance mentale » : « Les conventions ne sont pas l’essence de la vie, mais elles en sont le manteau protecteur ». Bien que cela puisse vous sembler trivial, être capable d’échanger des banalités avec des inconnus (et aussi de vagues connaissance ou de la famille éloignée) peut réellement avoir un énorme impact sur votre vie personnelle, sociale et professionnelle.
Vous avez pourtant forcément déjà eu le courage d’échanger des banalités
Essayez de vous rappeler votre première rencontre avec votre meilleur ami. Si vous arrivez à vous remémorer cette toute première interaction qui fut le point de départ d’une grande amitié, vous constaterez qu’elle a démarré avec un échange de banalités. Vous avez posé une question à propos d’un devoir de géographie, vous vous êtes plaint de la pluie ou vous avez parlé du dernier match de football. Et maintenant, vous êtes les meilleurs amis du monde.
Échanger des banalités est l’étape par lequel vous devez passer avec chaque personne que vous rencontrez dans votre vie. C’est assez dingue quand vous y pensez. Vous ne pouvez pas savoir qui vous allez rencontrer en classe, à la cafétéria, au fitness, à un mariage : il pourrait s’agir de votre futur associé ou patron, de votre futur meilleur ami ou même de votre partenaire. La personne que vous croisez va peut-être changer votre vie ! Mais si vous n’engagez pas la conversation, votre cercle d’amis et de contacts ne dépassera pas le nombre actuel « d’amis sur FaceBook » que vous avez déjà. Détachez le regard de leurs mises à jour de statut pour parler à la personne que vous avez en face de vous !
Comment faire pour engager la conversation ?
Le premier état d’esprit à adopter en toute circonstance est de vous considérer personnellement comme étant l’hôte, pas l’invité. L’hôte prend l’initiative de parler à ses invités, de guider la conversation, de remplir un blanc embarrassant, d’introduire les uns et les autres, et de faire en sorte que chacun se sente à l’aise et accueilli. Comment faites-vous cela ?.
Voici quelques stratégies pour engager la conversation
Vous avez envie d’être amical et poli, mais vous ne trouvez rien à dire. Voici quelques astuces :
Conseil 1 : Commencez par échanger des banalités
Faites une observation sur la situation telle qu’elle peut être vécue et ressentie de façon unanime. La nourriture, la pièce, l’événement, la météo (oui, parler du temps qu’il fait est un cliché, mais cela marche !). Quoi qu’il en soit, soyez positif ! La première interaction avec une personne n’est pas le meilleur moment pour vous plaindre. Vous pourriez par exemple dire :
- Comment avez-vous rencontré X ?
- Ce saumon est réellement délicieux, n’est-ce pas ?
- C’est vraiment une très belle salle. C’est la première fois que j’y viens.
- En tous cas, ils ont eu de la chance avec la météo, c’est le moins que l’on puisse dire !
- Ah, vraiment, Henri est super drôle, je l’aime beaucoup
- Ce film était vraiment intéressant !
Ne pensez pas que de tels commentaires sont trop superficiels et ne cherchez pas en vain à trouver quelque chose de réellement intelligent à dire. Votre interlocuteur sait tout comme vous que de tels commentaires n’ont guère d’intérêt, et qu’il s’agit là d’une façon graduelle et polie pour s’acheminer vers une « vraie conversation ».
Conseil 2 : Commentez un sujet d’intérêt général
Un de mes amis regarde rapidement les nouvelles avant de se rendre à une réception. De cette façon, il peut dire : « Avez-vous entendu dire que le parc Pairi Daiza va accueillir des pandas ? » ou quelque chose du genre. A nouveau, essayez de lancer la conversation sur une nouvelle positive, et évitez les sujets trop intellectuels ou polémiques (comme la politique ou la religion par exemple).
Conseil 3 : Faites un compliment
De manière générale, concentrez-vous sur le comportement, une réalisation, voire la tenue ou les accessoires de votre interlocuteur. Évitez les compliments « anatomiques »…
De même, si la personne a un livre en main, vous pourriez dire quelque chose du style « Ah, je vois que vous êtes en train de lire ‘Passage mortel’. C’est bien ? »
Conseil 4 : Évitez de demander : « Et, qu’est-ce que vous faites dans la vie ? ».
J’ai tendance à la remplacer par « Qu’est-ce qui occupe vos journées de ces temps-ci ? ». La formulation est importante, car elle permet aux gens de répondre en utilisant des angles divers (travail, volontariat, famille, hobby). Une variante intéressante, particulièrement utile quand vous êtes déjà censé savoir ce que fait la personne pour gagner sa vie (et que vous l’avez oublié), est : « Vous travaillez sur quoi en ce moment ? ».
Avec les gens que vous connaissez déjà un peu, mais pas tant que cela, recadrez vos questions pour les rendre plus neutres. Par exemple, vous savez qu’Hubert, lors de votre dernière rencontre, était à la recherche d’un emploi. Évitez donc de lui demander : « Alors, tu as trouvé un job ? ». Voilà qui le mettra dans l’embarras si ce n’était pas le cas… Je vous propose plutôt une formule plus neutre du genre « Alors, comment cela se passe avec ta recherche d’emploi ? ». A ce qui vous semble être un couple, évitez de leur demander « Cela fait longtemps que vous êtes ensemble ? » Il se peut qu’eux-mêmes n’aient pas encore décidé s’ils « étaient ensemble ». Demandez-leur plutôt comment ils se sont rencontrés.
Conseil 5 : Posez des questions ouvertes auxquelles il est difficile de répondre par un seul mot.
Si jamais vous posez une question à laquelle il est possible de répondre en un seul mot, au lieu d’enchaîner avec votre propre opinion ou information, relancez avec une question complémentaire. Par exemple, si vous avez demandé « De quel coin êtes-vous originaire ? », et que la personne vous répond simplement « Je suis originaire de Toulouse » sans développer, une question complémentaire intéressante pourrait être « Ah, intéressant. Comment était-ce de grandir dans cette ville ? ». A la question « Comment s’est passé ton week-end ? », on vous répondra souvent : « Bien. ». Enchaînez donc en demandant à la personne ce qu’elle a fait pendant ce bon week-end.
Autres exemples de questions ouvertes :
- Avez-vous déjà une idée de sujet pour votre thèse ?
- Comment la crise financière a-t-elle affecté votre secteur d’activités ?
Conseil 6 : Posez des questions qui vous permettent de cerner la personne
Par exemple :
- « Y a-t-il une chouette série que vous regardez en ce moment à la télévision ? »
- « Je cherche à découvrir de nouveaux sites Internet intéressants. Quels sont ceux que vous visitez régulièrement ? »
Les réponses à ce genre de questions vous permettront peut-être de mettre au jour une passion chez la personne, ce qui pourra souvent être le début d’une grande conversation.
Conseil 7 : Visez l’équilibre entre vos questions et vos commentaires
Essayez tout de même de trouver un bon équilibre entre vos questions et vos commentaires. Trop de questions l’une après l’autre pourraient donner à votre interlocuteur l’impression d’un interrogatoire, ce qui peut être extrêmement déplaisant !
Conseil 8 : Réagissez à ce que la personne vous dit
Si la personne fait une blague, même si vous la connaissez déjà ou si elle n’est pas très bonne, essayez de la trouver drôle… Si elle vous offre une information surprenante (« Saviez-vous que les flamants roses le sont parce qu’ils se nourrissent de crevettes ? »), réagissez avec surprise !
Conseil 9 : Suivez un fil de conversation
Si la personne mentionne un sujet en passant, sautez sur l’occasion ! Par exemple si, alors que vous parliez de cuisine, elle mentionne ces fabuleux plats qu’elle a dégustés lors de son séjour en Inde, elle a sûrement très envie de vous parler de l’Inde. Allez-y à pieds joints !
Conseil 10 : N’essayez pas de parler à tout prix de votre sujet préféré
C’est assez paradoxal, mais n’essayez pas à toutes fins de parler de votre sujet préféré. Ecoutez, relancez et attendez que la conversation soit bien engagée ou que votre interlocuteur vous y invite pour parler de vous.
Conseil 11 : Et pour finir…
Enfin, une toute dernière recommandation. Si, malgré tous vos efforts, vous n’arrivez à arracher que des réponses d’un mot ou des onomatopées à votre interlocuteur, n’insistez pas. Trouvez un prétexte pour vous éloigner et tenter l’aventure avec une personne plus réceptive. Après tout, chacun a le droit d’avoir ses mauvais jours et… on ne peut pas plaire à tout le monde !